Retour sur 10 années de campagne primeur, analyse des campagnes 2006 à 2015

Publié le 3/4/2017

Chaque année, la campagne primeurs est l’objet de toutes les attentions des négociants et autres professionnels du vin. Les rumeurs sur la qualité du millésime et sur son impact sur les prix de sortie vont bon train. Les idées reçues sont nombreuses et variées, les analyses réelles peu nombreuses, souvent incomplètes ou peu rigoureuses.

Nous avons donc répris l'ensemble des données disponibles depuis le millésime 2006 et nos historiques de prix marché depuis 2007 pour rétablir les faits.

Données utilisées

Afin de pouvoir comparer de manière irréfutable les différents millésimes et crus, nous avons sélectionné 99 crus de Bordeaux rouges représentant l'équivalent d'une mise sur le marché annuelle de 800 millions d'euros sur lesquels nous disposions sur tous les millésimes de 2006 à 2015 des données suivantes :

Prix de sortie primeurs ex négociant, appelé aussi PRC
Prix marché N+1, cad le prix marché un an après la sortie
Prix marché N+2, cad le prix marché deux ans après la sortie (sauf pour le millésime 2015)
Prix marché en mars 2017

Analyse des variations de prix par millésime dans le temps

8% par an - l'augmentation moyenne des prix en achat primeurs
Les plus fortes augmentations de prix : campagne 2008 et 2014.
La campagne la plus décevante : 2011

Comment lire ce tableau ? exemple pour le millésime 2012
Les 99 vins utilisés représentaient une valeur annuelle (production moyenne x prix de sortie) au prix de sortie de 699 M€ en mai 2013 (N+0). Cette valeur est passée à 773M€ en mai 2014 (N+1), à 830M€ en mai 2015 (N+2) et finalement à 898M€ en mars 2017 (actuelle).

Lien entre qualité, prix et performance

Le lien entre qualité et prix pour un cru donné est une constante pour la plupart des crus sélectionnés. Le graphe ci-dessous montre clairement que les prix du 2011 et dans une moindre mesure ceux du 2010 étaient trop élevés par rapport aux autres millésimes de qualité équivalente. A l'inverse, les prix des 2008 étaient particulièrement attractifs, tout comme ceux du 2014 qui se présentent encore, avec 2012, comme le millésime le plus sous-évalué du marché.

Répartition des performances par millésime

Comment lire ces tableaux ? exemple pour le millésime 2012
Sur les 99 vins utilisés dans cette étude, 82 ont eu une performance comprise entre 10 et 20% à N+1, 57 à N+2.

Synthèse

1 à 3 % de probabilité de perdre de l'argent (performance négative) à court ou long terme.
17.5% ((20+43+93)/891) des vins ont eu une performance médiocre dans les 2 premières années.
35% ((20+322)/990) des vins ont eu une performance passable (moins de 5% par an) sur le long terme.
39% ((250+97)/891) des vins ont eu une très bonne performance (+20% min.) 2 ans après l'achat primeur.

Evolution des prix de chaque millésime

Le point de départ de chaque courbe correspond à la valeur des 99 vins du millésime au prix de sortie (PRC).

Tableau des perforMances MOYENNES de chaque cru

Les crus les plus performants deux ans après leur sortie en primeur (Perf N+2) sont affichés en premier.

Performances par ordre alphabétique

Classement des performances à N+2

Performance à N+2

Les meilleures performances à N+2

Les contre-performances à N+2

Nous prêtons une attention particulière à l'exactitude des données utilisées dans cette étude. Si par erreur, cela n'avait pas été le cas, nous nous engageons à corriger nos analyses et conclusions dans les plus brefs délais.

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